Le mécontentement d’un enfant exprimé verbalement ou corporellement n’est pas toujours facile à accepter pour une maman en vacances (ou pas en vacances d’ailleurs). Lorsque toutes les conditions nous semblent réunies pour qu’un moment soit agréable, nous sommes parfois en présence d’une interprétation différente de la situation par notre enfant… C’est là que des outils de coaching et la connaissance du fonctionnement d’un cerveau d’adolescent peuvent être d’une aide précieuse !
Preuves à l’appui…

Nous voilà attablés à une terrasse de restaurant à Bonifacio en plein mois d’août….chaleur et belle lumière !! Après une montée vers la citadelle sportive et sublime nous éprouvons tous un fort soulagement en nous asseyant à la table d’un restaurant et en attendant d’être servis ! Le serveur nous donne alors la carte des menus et là commence ce qui nous intéresse ici… Mon fils aîné témoigne alors physiquement d’une émotion désagréable ne trouvant absolument rien sur cette carte qui lui plaise et qu’il aime… Les outils de coaching sont alors un atout pour traverser ce moment sans trop de dommages collatéraux…

  • l’observation des indices physiques chez mon fils et l’hypothèse sur les émotions associées. Mon fils incline la tête vers le bas, fronce des sourcils, ne parle plus : une ou des émotions l’assaillent alors qui sont certainement avoisinantes de la gêne ou de la honte car il reste très silencieux pendant toute la durée de l’apéritif.
  • la pratique de l’empathie : éprouver de la gêne, de la honte n’est pas chose agréable, je comprends …
  • l’observation de mes propres émotions et des pensées associées : sur le point de passer un bon moment, j’éprouve en voyant l’attitude de mon fils des émotions désagréables : le désappointement, la désapprobation surviennent immédiatement sans que je n’y puisse rien… Des pensées comme « il va gâcher ce beau moment » / « décidément il n’aime vraiment rien » auquel se surajoutent des pensées de jugement « j’ai vraiment raté son éducation au goût » la crainte du regard des autres « nos amis vont le juger de nouveau » surgissent aussi…
  • une meilleure connaissance du fonctionnement d’un cerveau d’adolescent : être comme les autres, ne pas se faire remarquer, adopter des codes pour être accepté du groupe fait parti des programmations cérébrales très actives chez les adolescents, mon fils est gêné de ne pas être aussi enthousiaste que les autres devant cette carte qui n’est pas à son goût…
    De plus le cerveau émotionnel est pro-actif chez les individus de son âge au regard de la partie pre-frontale de son cerveau encore en fondation (celle qui nous permet, nous adultes, d’imaginer et de choisir un plan b, de comprendre ses émotions)… L’émotion le submerge, l’immobilise, monopolise son énergie.
  • une connaissance fine de mes valeurs : une clairvoyance dans la maman que j’ai envie d’être… Être à ses côtés pour faire de cette expérience un apprentissage est important pour moi…Je désire être une accompagnante, un point d’appui dans SA construction d’un nouveau savoir-faire… Je prends donc la décision de lui faire entrevoir des solutions à construire… En posant des questions :
    « Qu’est-ce qui se passe ? »
    « De quoi as-tu envie ? »
    « De quoi n’as-tu tu pas envie ? »
    « Si tu ne veux pas de tomates dans ton hamburger, comment peux-tu faire ? »
    « De quelle manière vas-tu faire la demande ? »Tu n’oses pas demander, je comprends…Nous allons le faire tous les deux aujourd’hui ainsi tu sauras faire la prochaine fois »

Au moment du service comble de chance (certains diraient comble de malchance) les consignes n’ont pas été entendues : mon fils se retrouve avec des ingrédients qu’ils ne voulaient pas dans son plat ! Même schéma : je lui laisse entrevoir des solutions, signale avec politesse au serveur son oubli, ce dernier propose de relancer une nouvelle commande que mon fils déclinera : il ne veut pas gaspiller cette nourriture.
Au final, Pierre mange son assiette en laissant de côté ce qu’il n’aime pas et réinvente le tri sélectif !
Au final, il a observé des compétences qu’il pourra un jour prochain appliquer seul.
Au final, je suis alignée avec la maman que j’ai envie d’être : accompagnante.
Au final, nous avons appris tous les deux et continuons notre route.